Par l’archiprêtre Dr. Georgios Lekkas

L’homme riche a joui de biens matériels pendant sa vie et, après sa mort, il vit dans la douleur, tandis que Lazare, qui a été privé de biens matériels pendant sa vie, vit après sa mort dans le confort spirituel.

Malheureusement, la plupart d’entre nous, soi-disant chrétiens, veulent à la fois le confort de la richesse matérielle pendant notre vie terrestre et le confort du repos spirituel dans l’au-delà.

En fait, nous demandons généralement à Dieu de nous accorder autant de biens matériels que possible dans cette vie, et si nous sommes un peu plus avancés spirituellement, nous lui demandons de nous accorder autant de biens spirituels que possible dans l’au-delà également.

Mais l’Évangile d’aujourd’hui nous révèle une loi spirituelle qu’il semble impossible d’enfreindre sans conséquences spirituelles graves, selon laquelle le repos spirituel dans la vie éternelle dépend du degré de privation des commodités matérielles dans la vie que nous vivons aujourd’hui.

La privation de biens matériels dans cette vie peut être volontaire ou involontaire. Les plus avancés spirituellement se privent même volontairement de biens matériels pour ne pas avoir à s’en priver involontairement, donnant ainsi au Christ le droit de les sauver.

En fait, au lieu de demander des biens matériels, nous devrions chercher à en être privés afin de permettre à Dieu de nous réconforter spirituellement dans l’éternité.

La loi spirituelle dont parle l’Evangile d’aujourd’hui n’est pas due à des raisons de justice divine qui doivent être satisfaites pour que l’homme jouisse d’un repos spirituel éternel. Notre Dieu n’est pas un Dieu qui exige notre souffrance pour nous accorder le salut en retour, comme on l’a souvent affirmé à tort dans l’histoire du christianisme, principalement en Occident.

La loi spirituelle dont parle l’Évangile d’aujourd’hui est due à la libre sortie du Paradis et concerne notre libre retour à celui-ci. En nous privant volontairement de biens matériels ou même en nous libérant psychologiquement de ce dont nous nous sommes involontairement privés, nous démontrons dans la pratique à Dieu que nous désirons tout aussi librement revenir à Lui.

Le problème n’est pas finalement les biens matériels, les biens matériels ne sont pas l’obstacle à notre salut. L’obstacle à notre salut, c’est notre liberté qui souvent n’est pas prête à tout sacrifier pour s’approprier la Source de tous les biens, matériels et spirituels, qu’est le Seigneur.

Que nous l’aimions par-dessus tout afin de Lui permettre de faire ce qu’il veut vraiment pour nous, c’est-à-dire nous accorder Sa vie divine éternellement. Amen.

– Archiprêtre Dr. Georgios Lekkas

Dimanche, Luc V, 5.11.23.