Archiprêtre Dr. Georgios Lekkas

Le Seigneur Jésus-Christ, qui a accompli le Miracle lors des Noces de Cana pour faire plaisir à Sa Mère, a ressuscité le fils de la veuve de Naïn (Luc 7, 11-16), peut-être parce que la mère éplorée Lui rappelait le sort de Sa propre Mère.

Trois éléments, présentés successivement par l’Evangéliste Luc, nous permettent de voir la scène qui a précédé la résurrection du jeune homme comme une préfiguration, selon l’Evangéliste, de la mise au tombeau du Seigneur Jésus-Christ Lui-même.

Le fils de la veuve était son « fils unique », tout comme le Christ est le Fils unique et Verbe de Dieu le Père et le Fils unique de Sa Mère. Ensuite, la mère affligée de Naïn n’a pas d’époux pour la soutenir, comme notre Sainte Dame – beaucoup plus jeune que Joseph lorsqu’il La prit sous sa protection  et qui n’était peut-être même plus en vie lors de l’enterrement du Seigneur -, ce qui est prouvé par le fait que le Seigneur Lui-même, sur la Croix, a confié Sa Mère à Son disciple bien-aimé, Jean. Enfin, la foule suivait le jeune défunt, comme l’auraient fait pour le Christ lui-même Sa Mère et les autres Femmes Myrophores.

Selon l’Evangéliste Luc, qui est le seul parmi tous les Evangélistes à décrire l’épisode de la Présentation du Seigneur au Temple (Luc 2, 22-40), Jésus, le Dieu-Homme, était évidemment en connaissance de ce que le juste Siméon avait prophétisé lors de l’accueil du Seigneur au Temple, à savoir qu’un jour viendrait où la Sainte Vierge Marie souffrirait comme d’un coup de poignard dans Son cœur.

Il n’y a pas de mère qui ait souffert autant et aussi profondément de la perte de son fils que notre Sainte Mère Marie pour la mort de son Fils. Saint Silouane l’Athonite a écrit que la Sainte Mère Marie a souffert de la mort de notre Seigneur comme aucune autre mère, car l’amour de la Mère de Dieu pour son Fils est un Mystère qui dépasse les capacités de l’esprit humain à le comprendre, car cet amour fait manifestement partie du Mystère de l’Incarnation divine qui s’est accompli en la Sainte Mère de Dieu.

La douleur indicible de la Sainte Vierge Marie pour la mort du Seigneur Jésus s’explique également par le fait qu’elle était totalement sans péché. Selon la doctrine de l’Église Orthodoxe, telle qu’elle s’est progressivement développée, alors que le Christ est sans péché par nature, la Sainte Vierge Marie, Sa Mère, était sans péché par choix et sous la protection de la Grâce divine. Selon Saint Silouane, la Sainte Mère de Dieu « n’a jamais péché, même en pensée ». Plus quelqu’un est innocent, plus il souffre de l’injustice dont il est le victime. Et comme personne, à part le Christ, n’a jamais été aussi sans péché et innocent que la Sainte Mère de Dieu, nous ne pouvons même pas avoir la moindre idée de la douleur de la Sainte Vierge Marie qui était sans péché face à la mort injuste de son Fils sans péché.

Bien sûr, en tant que Dieu-Homme, le Christ aime aussi bien les justes que les pécheurs et Il partage la douleur de chacun d’entre nous puisqu’Il est mort pour que même le plus grand pécheur puisse vivre. C’est pourquoi la souffrance de chacun d’entre nous est notre grande occasion d’apprendre ce que le Christ fait exactement pour nous et ce que nous devons faire pour tous Ses frères qui souffrent si nous voulons vraiment Le remercier pour ce qu’Il fait pour chacun d’entre nous.

3ème Dimanche de Luc, 19.10.25.