Les témoignages évangéliques tels que celui-ci nous convainquent que le Seigneur Jésus-Christ a voulu que l’apôtre Pierre soit le marchepied de son Église en raison de son repentir.

Pierre a certainement écouté attentivement le sermon de Jésus sur son bateau et lorsqu’il l’a ensuite vu en danger de couler sous le poids des poissons pêchés sur l’ordre de Jésus, son esprit a été éclairé et, dans ce moment de grâce, il a vu Jésus comme un Homme-Dieu sans péché et lui-même comme le plus pécheur des hommes.

L’humilité de Pierre à ce moment de la grâce était telle qu’elle lui a permis de se condamner à l’enfer, c’est-à-dire à vivre sans le Christ puisqu’il ne méritait pas de vivre avec Lui. Et parce que Pierre a proposé au Seigneur de s’éloigner de lui en raison de sa conscience de l’écart qui le séparait de Jésus sans péché et non parce qu’il était dérangé par la clameur de sa vie quotidienne, comme dans le cas des Géraséniens, le Seigneur a fait de lui un « pêcheur d’hommes » et un piédestal de son Église.

L’humiliation charismatique de Pierre a ainsi activé une loi spirituelle selon laquelle la descente d’un homme qui se repent sincèrement devant le Dieu tout-puissant est suivie d’une exaltation spirituelle et d’une consolation divine.

L’homme repentant descend dans son Hadès pour y rencontrer le Christ qui attend patiemment dans le Hadès de chacun de nous de nous rétablir avec Lui au Paradis.

Lorsque saint Silouane, que nous célébrerons aussi solennellement lors du prochain samedi, était tourmenté par des pensées qui ne lui permettaient pas de prier, il reçut l’information divine « de rester dans l’Hadès et de ne pas désespérer ». Il a alors commencé à se condamner, comme Pierre, à l’enfer et a trouvé son chemin vers le ciel.

Le repentir du larron l’a immédiatement placé au Paradis, tandis que l’attitude orgueilleuse des pharisiens en a fait des négateurs de l’Homme-Dieu Jésus et des crucificateurs de celui-ci. Plus que le péché, ce qui nous sépare de Dieu est l’auto-justification. Le pécheur qui se repent se tourne vers Jésus sans péché et celui-ci le reçoit immédiatement au Paradis, tandis que le juste qui s’attribue le mérite de sa justice ne trouve aucune raison de se tourner vers le Christ pour le sauver.

L’auto-justification répète l’apostasie du diable au Paradis, tandis que l’humble repentance laisse la place à l’amour infini de Dieu pour faire de nous des récipients dignes de son Royaume. AMEN.

25.9.22

Père Georgios Lekkas