Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Chers frères et sœurs,

Nous pouvons distinguer dans l’Evangile de ce jour deux mouvements de l’homme en rapport avec Dieu, deux mouvements plus ou moins opposés. D’abord nous avons l’homme qui vie à l’extérieur de la ville, assailli d’une légion de démons. Il souffre de multiples maux et passions, il vie dans les ténèbres, dans les tombeaux, là où il y a la mort. Il a perdu toute dignité, toute humanité. A la vue de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui débarque devant lui, il se jette à Ses pieds, les démons résistants avec des cris d’angoisse à la vue du Fils de Dieu. L’homme saisit l’opportunité que Dieu lui donne pour sortir des ténèbres. Car l’homme ne peut combattre le malin seul. Voyons la force de Dieu, voyons la faiblesse des démons. Ils ne peuvent résister au Dieu de la Lumière et de la Vérité. Ils supplient le Christ de ne pas les faire perdre dans l’abîme. Mais en réalité, comme nous le montre l’Evangile, c’est leurs actions propres qui les mènent au précipice. L’homme, pour sa part, a montré ce grand désir de retour vers Dieu, l’acte profond de se mettre tout entier dans les mains de Dieu, car étant soi-même incapable de quoi que ce soit de bon. L’acte tout simplement de repentir.

La réaction de la population de la ville est étonnante. Elle demande à Jésus de s’éloigner d’eux, « car ils étaient en proie à une grande crainte », nous dit l’évangile. Quelle crainte au juste ? L’évangile ne nous le dit pas. Mais on peut y discerner un autre mouvement de l’homme par rapport à Dieu, celui de l’homme qui ne veut pas de retour vers Dieu. Ou pas encore de retour vers Dieu. Plus tard. Quand ce sera plus facile. De peur de perdre sa liberté, la liberté illusoire de vivre sa vie comme on veut, sans contrainte. C’est l’homme semblable à un malade qui se complaît dans sa maladie, qui ne veut pas vraiment guérir, car sa maladie lui donne un certain confort. C’est l’homme semblable à quelqu’un qui souffre d’une addiction, qu’il sait mauvaise, mais qui lui donne une satisfaction sensorielle. C’est l’homme que le malin a endormi et qui ne voit plus les choses comme elles sont. C’est l’homme qui considère Dieu comme un instrument d’esclavage. C’est l’homme qui croit devenir plus homme car sans Dieu, alors que c’est tout le contraire. C’est l’image de la multitude qui se dit croire en Dieu, mais qui refuse Son Amour. C’est en résumé l’homme dont est absent le désir de Dieu, la volonté de se repentir.

Parfois nous sommes irrités, nous sommes méchants, nous sommes en colère. Parfois nous faisons des choses contraires à nos intimes convictions. Nous sentons en notre cœur comme un déchirement entre le bon et le mauvais. Et nous choisissons, comme contraint, le côté du mauvais. Une médisance. Une mauvaise pensée. Un mauvais désir. Un acte malheureux. C’est le malin qui nous trouble, qui nous tiraille vers les ténèbres. Alors, pendant ces instants-là, quand nous sentons ce déchirement de l’âme, efforçons-nous de nous tourner vers le Christ. Faisons comme l’homme de cet évangile.

Parfois nous vivons comme si nous n’avons pas besoin de Dieu, que tout va parfaitement, que finalement l’église, la prière, etc. ne nous sont pas utiles. C’est le malin encore, qui nous endort. Restons vigilant, gardons les yeux du cœur tourner vers le Seigneur ! Ne nous endormons pas, ne nous laissons pas bercer par le malin. Ne tombons pas dans le piège comme la population de la ville dans l’Evangile. Prions le Seigneur de nous accorder la vigilance et le discernement !

Amen