Chacun de nous a reçu l’appel du Christ. Tous les saints ont reçu l’appel du Christ, mais différemment de ce que nous faisons le plus souvent, ils ne l’ont pas laissé tomber en désuétude, ils ne l’ont pas oublié, ils ne l’ont pas repoussé pour le servir plus tard.

L’appel que le Christ adresse à chacun de nous attend patiemment en nous, comme le baptême dans le cas des nourrissons, et souvent pour la plus grande partie de notre vie. Mais une fois que nous commençons à en prendre soin, nous ne pouvons plus faire marche arrière. Et lorsqu’il nous arrive de reculer de nouveau, cet appel exige un repentir immédiat.

L’homme, en tant qu’être spirituel, est certainement fait pour recevoir aussi d’autres appels, qu’ils viennent soit de Dieu, soit des démons. Les pensées qui frappent à la porte de notre intelligence et de notre cœur sont de tels appels. C’est à notre liberté de décider avec qui nous allons coopérer et quels appels nous allons accepter : ceux de Dieu ou ceux des forces adverses.

Dieu nous aide à répondre positivement à ses appels afin que nous puissions nous livrer entièrement à lui pour qu’Il nous sauve. Le diable, quant à lui, nous aide à répondre positivement à ses propres appels afin de nous éloigner définitivement du Christ et de nous faire périr.

L’homme qui apprend à accepter les appels des démons et à s’identifier à eux comme s’ils étaient ses propres appels finira par devenir esclave de ses passions. Mais lorsqu’il commence à accepter les appels de Dieu et à coopérer avec Lui, il commence à prendre ses distances par rapport aux appels des démons. Il se rend alors compte que les appels des démons ne sont pas vraiment siens, comme il le croyait auparavant, et il apprend peu à peu à les combattre avec la Croix du Christ comme son arme principale.

L’homme qui commence à coopérer avec le Christ est étonné de découvrir l’imagination inépuisable de l’Amour de Dieu qui cherche sans cesse de nouveaux moyens pour nous sauver. Il veut alors suivre le Christ partout, même là où il ne peut pas le suivre, pour ne pas laisser tomber son Amour infini et humble.

Je suis le Christ quand je ne veux que ce que veut le Christ et je rejette le diable quand je rejette ce que veut le diable.

Je suis le Christ quand je coopère avec Lui pour que mon ouverture à Lui augmente de jour en jour.

Je suis le Christ quand je lui laisse la priorité dans les initiatives pour me sauver de ce que Celui-ci n’aime pas du tout en moi.

Je suis le Christ quand à tout moment j’ai envie de lui dire : « tout ce qui plaît à Toi, c’est le meilleur pour moi. »

Plus on fait de place au Christ en soi-même, moins on craint les ténèbres, les démons, la maladie et la mort, car chaque jour qui passe, on devient de plus en plus certain que le Christ a vaincu toutes ces choses, comme peu à peu le Christ vainc également toutes ces choses en nous-mêmes.

En suivant le Christ, on mobilise bien sûr toutes les forces des ténèbres contre soi-même, mais cela nous est désormais indifférent, car on sait maintenant avec certitude que le Christ a vaincu sur la Croix aussi bien les ténèbres que la mort. On ne se soucie plus que d’une chose : ne pas attrister un tel Dieu, si possible même par une seule pensée.

Bien sûr, nous ne suivons pas tous le Christ au même titre. Le degré auquel nous le suivons est déterminé par notre degré d’ouverture à son égard. L’apôtre Paul nomme les degrés de notre ouverture au Seigneur, du plus petit au plus grand, « foi », « espérance » et « amour ». Et bien sûr, il y a l’amour des Saints, qui est un état permanent de leur esprit, et l’amour charismatique qui nous est souvent accordé pour que notre foi se fortifie et devienne espérance constante et amour permanent.

C’est l’Esprit Saint qui nous fait connaître le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et nous pousse à le suivre, et c’est par le Fils que nous connaissons son Père afin de mériter nous aussi de devenir des enfants du Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Archiprêtre Dr. Georgios Lekkas

Dimanche Mathieu II, 18.6.2023.