Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Rencontre, aussi appelée Présentation du Christ au Temple.
Le deuxième nom de la fête fait référence à l’Ancien Testament : Joseph et Marie accomplissent les prescriptions de la Loi en présentant l’enfant Jésus, quarante jours après sa naissance, au Temple. Dans le respect de cette prescription nous voyons une fois de plus la profonde humilité du Verbe incarné. Si les princes de ce monde ont souvent l’habitude de ne pas appliquer les lois qu’ils ont promus eux-mêmes, nous voyons Jésus, le Fils de Dieu, respecter une à une les lois de l’Ancien Testament.
Le premier nom cité de la fête, la Sainte Rencontre, fait référence à l’œuvre salvatrice du Verbe de Dieu. Il exprime les différents mouvements contenus dans la fête de ce jour. Nous voyons la rencontre entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Nous voyons le mouvement du Fils de Dieu qui va à la rencontre de son peuple, et par extension à la rencontre de chaque homme. Nous voyons en la Mère de Dieu, le Temple saint, le mouvement de notre Sainte Eglise, porté par les saints comme le juste Joseph, mouvement de la Sainte Eglise qui a pour vocation d’apporter le Salut en Jésus Christ parmi tous les peuples, l’Eglise portant en Elle le Christ lui-même. On peut y discerner une préfiguration de la Sainte Eucharistie. Et dans le vieillard Siméon et la prophétesse Anne on voit l’homme qui, poussé par l’action de l’Esprit Saint, sort à la rencontre du Christ, on voit l’homme qui se rend disponible à la présence de Dieu.
En prenant le petit enfant Jésus dans ces bras, l’ancien Siméon adresse une prière de louange à Dieu. Cette prière de louange exprime en une phrase le grand mystère de notre Salut : « Car mes yeux ont vu ton salut ». Qu’est-ce que les yeux de Siméon ont vu ? L’enfant Jésus. Le salut de l’homme ne réside pas en l’observation d’une loi, qu’elle soit juridique ou morale. Le salut de l’homme ne réside en aucune idéologie humaine. Le salut de l’homme réside en une personne, en cet enfant Jésus, en notre Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu. Le Salut de l’homme est le Christ. « Je suis la voie, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14,6). C’est en notre union avec le Christ, par la grâce du Saint Esprit, que nous viv(r)ons « une vie nouvelle ».
La prière de l’ancien Siméon continue ainsi : « Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d’Israël, ton peuple ». C’est-à-dire le Christ est venu pour tous les hommes, sans distinction, afin d’être la source de salut pour tous. Et c’est ainsi qu’Il envoie ses apôtres et leurs successeurs enseigner « les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Le baptême au nom de la Sainte Trinité est ainsi, selon Sa propre parole, irrévocablement lié à l’enseignement de son Evangile. C’est seulement en recevant le baptême que l’homme peut pleinement recevoir l’Evangile, et qu’il devient, comme nous l’avons entendu dans l’épître de l’apôtre Paul aux Romain, lu pendant l’office du baptême, « vivant pour Dieu dans le Christ Jésus ». C’est par la réception du baptême, de la chrismation et de la Sainte Eucharistie que se scelle la sainte rencontre entre le Christ et chacun d’entre nous, rencontre personnelle qui a pour vocation de durer d’âge en âge.